Un crochet, un ciré noir et quatre ados pris au piège de leur propre silence… On est en 1997, et les slasher movies reviennent en force. Dans la vague de Scream, un nouveau film débarque avec un titre intrigant et une promesse claire : la peur a une mémoire.
Mais est-ce que Je sais ce que tu as fait l’été dernier tient vraiment ses promesses ? Est-ce qu’il nous fait sursauter, trembler, crier ? Ou est-ce juste un été de plus, un peu moite, un peu bruyant, mais finalement oubliable ? Allez, on plonge.
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DVD Souviens-toi. l'été dernier28 janvier 1998 en salle | 1h 40min | Epouvante-horreur, Thriller De Jim Gillespie | Par Kevin Williamson Avec Jennifer Love Hewitt, Sarah Michelle Gellar, Ryan Phillippe Titre original I Know What You Did Last Summer14,89 €
Une introduction spectaculaire… et trompeuse
Tout commence en beauté. Littéralement. Une falaise, la mer noire, la caméra qui descend lentement en tournoyant… On croirait presque une pub pour un parfum gothique. Un homme seul, assis sur le rebord du monde. Le vent, la solitude, le danger. Tout y est. On s’attend à un film atmosphérique, tendu, glaçant.
Mais comme une glace qui fond dès la première bouchée, cette promesse visuelle s’évapore vite.
Et pourtant, le plan était fort
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La caméra survole l’océan comme un vautour en chasse
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Le son du ressac remplace la musique
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L’homme en haut de la falaise ne bouge pas
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Tout respire le drame… et l’accident imminent
C’est beau. Vraiment. Mais ça ne durera pas. Parce que le film, très vite, change de ton. On bascule dans une comédie dramatique pour ados, entre concours de beauté et légendes urbaines.
Le 4 juillet, les couronnes de Miss et les soirées qui tournent mal
On est dans une petite ville en Caroline du Nord. Les gens mangent des hot dogs, agitent des drapeaux, assistent à des feux d’artifice. C’est le 4 juillet, fête nationale et, semble-t-il, jour préféré des films d’horreur pour déclencher le chaos.
Dans une salle des fêtes, Helen (Sarah Michelle Gellar, brushée à mort) reçoit sa couronne de “Reine des Croakers”. C’est pas Miss America, mais ça fait l’affaire. À ses côtés :
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Barry (Ryan Phillippe), son mec riche et imbuvable
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Julie (Jennifer Love Hewitt), la copine sage, yeux tristes inclus
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Ray (Freddie Prinze Jr.), le gentil garçon qui veut bien faire
Ça discute, ça flirte, ça rêve de New York et d’avenir artistique. Mais sur la plage, autour d’un feu de joie, un vieux mythe refait surface…
Le crochet, la voiture, et l’erreur de jeunesse
Vous connaissez cette légende ? Celle du couple d’ados qui, un soir, retrouve un crochet sanglant accroché à la portière de leur voiture ? C’est un classique du genre, et ici, il sert d’amorce. Une histoire de peur chuchotée dans le noir. Un frisson partagé.
Puis, sur la route du retour…
💥 Une silhouette.
💥 Un choc.
💥 Un homme à terre.
Et au lieu d’appeler les secours, ils paniquent. Comme souvent dans les slashers, le silence devient le vrai monstre. Ils cachent le corps. Le jettent à la mer. Et promettent de ne jamais en parler.
Julie pleure. Barry hurle. Ray conduit. Helen détourne le regard. Et tous savent qu’ils viennent de franchir une ligne invisible.
Un an plus tard : la lettre arrive
Nouvel été. La ville n’a pas changé. Mais eux, si.
Julie revient de la fac, plus maigre, plus pâle, les yeux cernés. Helen a échoué dans sa carrière new-yorkaise et vit chez ses parents. Ray travaille sur un bateau. Barry est toujours aussi énervé.
Et puis, une enveloppe glissée dans la boîte aux lettres :
👉 “Je sais ce que tu as fait l’été dernier.”
Pas de signature. Juste cette phrase. Sèche. Terrifiante. Tout remonte. Le sang, la peur, le corps noyé.
À partir de là, le film tente de construire du suspense. Mais il le fait à l’ancienne. Avec des scènes attendues. Des fausses pistes. Et un tueur… en ciré noir et chapeau de pluie. Oui, même en plein mois de juillet.
Le Pêcheur : une silhouette plus ringarde qu’effrayante
Il ne parle pas. Il marche lentement. Il a un énorme crochet à la main. Et il est toujours habillé comme s’il s’apprêtait à affronter une tempête en mer.
🟡 Problème : il fait 30°C à l’ombre. Personne ne porte un ciré dans ce village… sauf lui.
🟡 Deuxième souci : tout le monde sait qu’il est là. Mais personne ne dit rien.
🟡 Dernier détail : on ne comprend jamais très bien qui il est, ce qu’il veut exactement, ni pourquoi il est si patient.
Au lieu d’un tueur charismatique, on a un croque-mitaine un peu mou, qui semble sortir d’un épisode des Contes de la Crypte, sans l’humour.
Les meurtres ? Prévisibles. Les réactions ? Irrationnelles.
On est dans un slasher classique. Donc forcément :
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Personne n’allume la lumière
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Tout le monde monte à l’étage quand il faudrait fuir
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Les héros se séparent systématiquement
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Et personne n’appelle la police
Même quand des corps s’accumulent. Même quand le danger est évident. On continue d’agir comme si de rien n’était. Ça crispe un peu. On a envie de crier à l’écran : “Mais pourquoi tu fais ça ?!”
Les rares moments qui sauvent le film
Et pourtant, tout n’est pas à jeter. Il y a quelques fulgurances. Des scènes bien filmées. Des idées presque brillantes.
🎯 La poursuite d’Helen dans les rues désertes, robe de bal déchirée, cris dans la nuit, est tendue.
🎯 Le regard de Julie, quand elle découvre le mot, est sincère.
🎯 Le clin d’œil à Jodie Foster, lorsqu’elles s’approchent d’une maison sombre, est malin.
Mais ces instants sont rares. Trop rares.
Un scénario trop sage pour faire peur
Le grand écart entre ce film et Scream est frappant. Pourtant, c’est le même scénariste : Kevin Williamson. La différence ? Scream était malin, auto-parodique, presque littéraire dans sa lecture du genre. Je sais ce que tu as fait… est juste un slasher de plus.
Pas de recul. Pas d’ironie.
Juste des cris, des morts, et une fin qui n’en est pas vraiment une.
Et pourtant, on ne l’oublie pas
Alors pourquoi ce film a-t-il marqué une génération ? Pourquoi certains l’aiment encore, malgré tout ?
Peut-être parce qu’il est typique des années 90. Parce qu’on l’a vu en VHS, en cachette, avec une couverture sur la tête. Parce qu’on s’identifiait à ces ados un peu paumés. Parce que le titre est génial. Et parce que le crochet… reste une arme qui fait frissonner.
Verdict complice : un film imparfait… mais culte à sa façon
Je sais ce que tu as fait l’été dernier n’est pas un chef-d’œuvre. Il manque de souffle, de surprise, de folie. Mais il a une ambiance, un ton, une nostalgie. Il capture quelque chose de l’adolescence : ce mélange de peur, de culpabilité et de silence.
Et parfois, c’est suffisant pour marquer les esprits.
Fiche express à garder sous le coude
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🎬 Titre original : I Know What You Did Last Summer
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📅 Année : 1997
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🎭 Genre : Horreur / Slasher
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⏱️ Durée : 100 min
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🔞 Interdit aux – de 16 ans (R)
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🎥 Réalisateur : Jim Gillespie
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✍️ Scénario : Kevin Williamson (Scream)
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🎵 BO culte : Typique années 90 (Kula Shaker, Soul Asylum…)
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🌟 Casting : Jennifer Love Hewitt, Sarah Michelle Gellar, Ryan Phillippe, Freddie Prinze Jr.
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🎣 Le tueur : Un pêcheur muet en ciré, armé d’un crochet
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🧊 Tension : 6/10
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🩸 Sang : 3/10
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📼 Nostalgie : 10/10