Je me suis installée dans la salle avec un élan presque enfantin. La franchise Souviens-toi… l’été dernier a bercé mes jeunes années de cinéphile avec ses crochets, ses cirés noirs et ses promesses de vengeance. Alors, ce retour en 2025, présenté comme un véritable nouvel opus et non un simple reboot, avait de quoi titiller ma curiosité. Malheureusement, très vite, j’ai dû me rendre à l’évidence : l’été dernier aurait dû rester dans le passé.
Une intrigue étirée, entre hommage appuyé et paresse narrative
Le film se veut à la fois suite et passerelle vers une nouvelle génération. Julie et Ray, les survivants originaux, sont de retour pour accompagner de jeunes protagonistes fraîchement pétris de culpabilité. Le principe ? Recommencer l’histoire, mais en plus stylisé, plus mordant… sur le papier.
Mais à l’écran, tout semble souffrir d’un curieux syndrome de frilosité. La narration s’essouffle, les meurtres s’enchaînent sans audace, et les rebondissements peinent à étonner. Tout semble calibré, surligné, comme si on n’avait pas eu confiance dans l’intelligence du spectateur.
Fan service ou recyclage ?
J’ai pourtant senti, par instants, une certaine tendresse pour la franchise. Quelques clins d’œil au passé fonctionnent… mais d’autres tombent comme un cheveu sur la soupe. Quand on cite les événements aux Bahamas du deuxième film ou que des caméos surgissent sans réelle justification, on comprend vite que l’objectif est surtout de raviver des souvenirs plus que de créer de nouvelles émotions.
Des meurtres… sans mémoire
Soyons honnêtes : dans un slasher, on attend un minimum d’inventivité dans les scènes de mise à mort. Ici, rien ne m’a vraiment surpris. Les meurtres sont filmés avec une sorte de politesse, sans tension ni panache. Le crochet reste bien là, mais il n’impressionne plus.
Les jeunes victimes, quant à elles, sont souvent réduites à des archétypes trop creux pour qu’on s’y attache. On peine à ressentir quoi que ce soit lorsqu’elles tombent. Dommage, car le casting avait pourtant du potentiel.
Le final qui déroute (et pas dans le bon sens)
Le film se réserve un twist final censé bouleverser les attentes. Et il le fait… mais pas vraiment dans le bon sens. J’en suis sortie avec un mélange d’étonnement et de frustration, face à une révélation qui semble à la fois précipitée et inutilement alambiquée. Loin de redonner de l’élan, ce dernier acte m’a laissée perplexe.
Mon avis en clair
Ce que j’ai aimé :
- Quelques clins d’œil malins à la saga d’origine
- Le retour (même anecdotique) des anciens protagonistes
- Une ambiance estivale bien rendue
Ce que j’ai moins aimé :
- Une intrigue paresseuse et déjà-vue
- Des meurtres sans saveur ni frisson
- Des personnages secondaires transparents
- Un final qui veut trop en faire
Verdict
Souviens-toi… l’été dernier (2025) s’affiche comme une madeleine de Proust un peu rance. Un film qui surfe sur la nostalgie sans jamais vraiment créer sa propre vague. Agréable par moments, mais trop oubliable pour faire date. Le crochet ne prend plus. Et peut-être qu’il est temps, justement, de ne plus s’en souvenir.