Maya Hawke fait partie de ces artistes qu’on croit connaître avant même de les entendre ou de les voir. Fille d’Uma Thurman et d’Ethan Hawke, elle aurait pu se contenter de flotter sur ce prestigieux héritage. Mais à 27 ans, l’actrice et chanteuse américaine a déjà prouvé qu’elle façonnait, patiemment et avec une élégance singulière, une œuvre qui n’appartient qu’à elle.
Entre Stranger Things, ses albums folk à fleur de peau et des prises de position assumées, Maya Hawke est devenue l’une des figures les plus fascinantes de sa génération.
Une héritière… qui refuse de s’y résumer
Maya Hawke n’a jamais esquivé la question de la « nepo baby ». Elle en parle avec lucidité, presque avec une douceur désarmante. Dans The Times, elle admettait récemment :
« Il y a des gens qui méritent cette vie et qui ne l’ont pas. Je peux accepter de ne pas la mériter… mais de travailler malgré tout. »
Cette honnêteté fait partie de son charme : Maya Hawke ne triche pas. Elle avance, consciente des portes qui se sont ouvertes devant elle, mais déterminée à prouver qu’elle peut tenir la lumière seule.
Et il faut reconnaître que son CV parle déjà très fort : Stranger Things, Once Upon a Time… in Hollywood, Asteroid City, Maestro, Si tu me venges… ; sans oublier qu’elle prête sa voix à l’Anxiété dans Vice-Versa 2. Une ironie délicieuse pour une artiste qui ne cesse d’explorer ses propres failles.
La révélation Stranger Things
Depuis son arrivée dans Stranger Things, Maya Hawke est devenue l’un des visages emblématiques de la série. Robin, son personnage, est une bouffée d’air frais dans un univers dominé par la peur et la nostalgie eighties.
Son duo avec Joe Keery fonctionne à merveille : une alchimie subtile, drôle, profondément humaine.
En novembre 2025, Maya retrouve Hawkins pour la cinquième et dernière saison — un moment attendu presque religieusement par les fans.
Une musique qui parle bas, mais qui touche en plein cœur
Parallèlement à sa carrière d’actrice, Maya Hawke a construit un univers musical délicat, intime, souvent bouleversant.
Après Blush (2020) et Moss (2022), elle dévoile Missing Out, un album sorti en mai 2024 qui confirme ce que ses auditeurs savaient déjà : Maya écrit avec une sincérité rare.
Son folk mélancolique, traversé de guitare acoustique et de confidences murmurées, rappelle les atmosphères d’Adrianne Lenker, de Bon Iver ou de Folklore de Taylor Swift.
Chaque chanson semble attrapée sur le vif : une pensée fragile, une promesse qui vacille, un instant qu’on voudrait retenir.
L’opus compte dix titres qui explorent les bouleversements, les faux départs, les cycles que l’on répète et la lente marche vers soi-même. Ce n’est pas un album qui « impressionne » : c’est un album qui accompagne.
Le clip Thérèse : une audace qui bouscule
Sous ses airs de jeune femme sage, Maya Hawke cultive une réelle fascination pour les zones grises, les regards qui dérapent, l’adolescence qui tangue.
Son clip Thérèse (2022), inspiré d’une œuvre de Balthus, en est la preuve éclatante.
Réalisé par Brady Corbet (The Brutalist), il met en scène une orgie nocturne dans un bois.
Une vision dérangeante, sensuelle, presque fantomatique, interrompue brutalement par la police.
Loin du simple choc esthétique, cette vidéo questionne la vulnérabilité, la transgression, l’éveil du désir — un territoire que Maya Hawke explore avec un aplomb inattendu.
L’inspiration vient du photographe japonais Kohei Yoshiyuki et de ses images voyeuristes. Le résultat, à la fois poétique et inquiétant, a fait couler beaucoup d’encre.
La jeune artiste y révèle un courage créatif qui rappelle celui de sa mère, Uma Thurman, dans ses rôles les plus iconiques.
Et si Tarantino venait à tourner un Kill Bill 3 — hypothèse qu’il évoque parfois — Maya pourrait bien y affronter sa propre mère. Le symbole serait immense.
Engagée, lucide et critique envers l’industrie
Maya Hawke n’a pas peur de parler de l’envers du décor hollywoodien.
Sur un podcast américain, elle révélait récemment qu’aujourd’hui, le nombre d’abonnés Instagram pouvait peser dans l’obtention d’un rôle. Une réalité qu’elle juge absurde, même si elle-même réunit près de neuf millions de followers.
« Certains réalisateurs m’ont déjà dit : quand je fais le casting d’un film, on me donne une feuille indiquant le total d’abonnés que le casting doit atteindre », confie-t-elle.
Ce constat rappelle les dérives de TikTok sur l’industrie musicale.
Maya Hawke ne prétend pas pouvoir renverser le système, mais elle fait partie de ces artistes qui refusent de s’y soumettre silencieusement. Et cela aussi explique pourquoi elle compte autant pour son public.
Une artiste qui s’impose comme une voix de sa génération
Entre ses rôles, ses albums et ses prises de position, Maya Hawke incarne une nouvelle manière d’être une star :
moins lisse, plus vulnérable, plus vraie.
Elle porte ses contradictions comme d’autres portent des costumes, et c’est précisément ce qui la rend attachante.
En 2025, elle revient dans la saison 5 de Stranger Things, prépare de nouveaux projets au cinéma et continue de tracer un chemin musical sincère, indépendant, intensément personnel.
On l’observe grandir, s’affirmer, expérimenter.
Et l’on se dit que Maya Hawke est peut-être en train de devenir l’une des artistes les plus passionnantes d’Hollywood — une étoile qui brille non pas parce qu’on l’a poussée vers la lumière, mais parce qu’elle a décidé de s’y tenir, coûte que coûte.

