Luc Besson revient sur grand écran avec Dracula : A Love Tale, une adaptation libre et flamboyante du classique de Bram Stoker. Porté par Caleb Landry Jones en vampire tourmenté et Zoë Bleu, révélation électrisante, le film sort en salles le 30 juillet 2025. Une fresque gothique, sensuelle et très personnelle, qui ne laissera personne indifférent.
Une adaptation très personnelle de Bram Stoker
Le film s’ouvre au cœur de la Transylvanie médiévale. Le Prince Vladimir perd sa bien-aimée Elisabeta dans une bataille contre les Ottomans. Brisé, il renie Dieu… et devient immortel : Dracula.
Des siècles plus tard, Paris, 1889. L’Exposition universelle bat son plein. Dracula croise Mina, réincarnation d’Elisabeta. L’amour ressurgit, mais la malédiction plane.
Luc Besson assume une vision romantique et érotique du mythe. Son Dracula est moins prédateur que prisonnier de ses sentiments. L’histoire d’amour traverse les âges, mais se heurte à une écriture qui flirte avec le cliché. La romance, trop appuyée, laisse peu de place à la subtilité.
Un univers gothique visuellement saisissant
Avec 45 millions d’euros de budget, Besson soigne chaque plan. Costumes somptueux, décors parisiens d’époque, musique de Danny Elfman, tout concourt à créer un univers gothique spectaculaire.
Le réalisateur retrouve son style “clip vidéo”, fait de grands mouvements de caméra et d’effets visuels percutants. Certains y verront une surenchère. D’autres, un pur plaisir de cinéma.
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Les points forts visuels :
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Décors et costumes flamboyants
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Effets spéciaux de haute volée
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Bande-son orchestrale qui donne des frissons
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Sur l’écran, Caleb Landry Jones habite son Dracula, à la fois amoureux et damné. Mais la révélation, c’est Zoë Bleu, qui capte la lumière à chaque apparition, malgré un rôle parfois réduit à celui de muse sacrifiée.
Une romance trop convenue ?
La volonté de raconter un amour éternel avait tout pour séduire. Mais l’exécution pêche. Les scènes s’enchaînent comme une succession de regards langoureux, d’étreintes sexualisées et de symboles trop appuyés.
Le film s’ouvre même sur une scène de sexe brutale, peu en phase avec la promesse d’une grande histoire romantique.
Zoë Bleu apporte par moments une vraie émotion, mais son personnage de Mina reste écrit dans l’ombre du désir masculin.
Un retour délicat pour Luc Besson
Au-delà du film, ce retour au fantastique s’inscrit dans un contexte particulier. Luc Besson, blanchi en 2023 après des accusations de viol datant de 2018, revient avec une œuvre très sexualisée.
Pour certains critiques, ce male gaze omniprésent rend le film malaisant. Pour d’autres, il s’agit simplement d’un mélange d’audace visuelle et de romantisme écorché, assumé jusqu’au bout.
Verdict : un Dracula visuel mais creux
Dracula : A Love Tale est une fresque esthétique impressionnante, mais narrativement fragile. Les images séduisent, la musique transporte, mais l’émotion peine à émerger.
On ressort de la salle partagé : émerveillé par la beauté visuelle, frustré par la faiblesse du scénario.
Le mythe de Dracula méritait sans doute plus de nuance, mais les amateurs de cinéma gothique et de spectacle pur y trouveront leur compte.