Et si on n’en avait pas fini avec les années 2000 ? Après le retour de Linkin Park et des jeans taille basse, voilà que Destination Finale refait surface avec un sixième opus : Destination Finale : Bloodlines. Quinze ans se sont écoulés depuis le précédent volet, mais rassurez-vous : rien n’a changé. Ou presque. Le sang est toujours rouge fluo, les ados ont toujours trente ans, et la Mort s’amuse plus que jamais. Alors, prêts pour un tour de manège morbide ?
Retour dans les années 2000 : même ambiance, même recette
On pourrait croire qu’après quinze ans d’absence, la franchise allait se renouveler. Mais non. Destination Finale 6 revient avec la même recette que ses aînés : une vision prémonitoire, un accident évité, et la grande Faucheuse qui rétablit l’ordre, un mort tordu à la fois.
La seule différence ? Une pseudo-nouveauté : cette fois, la malédiction touche les descendants d’une survivante. Une manière de déguiser l’immobilisme en audace, comme mettre un chapeau neuf à une vieille idée. Le résultat ? Un film qui aurait très bien pu sortir en 2012. Ou en 2006. Ou hier.
Des personnages sortis d’un vieux catalogue american pie
On retrouve les figures imposées du genre : la jolie fille débrouillarde, le sportif idiot, le méchant sceptique, et bien sûr, l’ancien rescapé qui a tout compris. Leurs dialogues ? Une compilation de répliques d’épisodes oubliés de Buffy contre les vampires, avec un soupçon de TikTok mal digéré.
Leurs vêtements semblent tout droit sortis d’un bac à soldes de l’été 2008. Et pourtant, on s’attache à eux. Parce que, comme dans tout bon Destination Finale, on est surtout là pour les voir mourir. Avec style, de préférence.
La mort, ce grand metteur en scène
Parlons-en, des morts ! Car c’est là que Bloodlines fait briller son savoir-faire. Certains passages sont de véritables chorégraphies macabres. La mise en scène joue avec notre patience, nos nerfs, nos attentes. On sait que ça va trancher. Mais quand ? Et comment ?
Deux scènes en particulier sortent du lot : une séquence hospitalière qui vire au cartoon sanglant, et un jeu de perspectives grinçant avec des objets du quotidien. Ici, la Mort n’est pas une menace invisible, c’est un chef d’orchestre qui s’amuse à faire durer la note.
Hommage morbide et retour fantôme de tony todd
Difficile de ne pas mentionner le grand Tony Todd, figure culte de la saga, présent ici une dernière fois. Il plane sur le film comme un spectre bienveillant, presque métaphysique. Sa présence fugace agit comme un clin d’œil à l’époque où les films d’horreur aimaient leurs icônes.
Et même si ses scènes ne bouleversent pas la narration, elles ajoutent une couche de nostalgie qu’on savoure comme une madeleine trempée dans du faux sang.
Ce qui marche encore (et ce qui lasse un peu)
À force de vouloir suivre la recette, la saga s’essouffle parfois. Les longues explications sur les règles de la Mort, les dialogues qui moulinent dans le vide entre deux accidents, et les fausses alertes qui tombent à plat… On aurait aimé un peu plus de folie, un peu plus de corps.
Mais quand le film s’abandonne à son essence – l’humour noir, les détails absurdes, les morts en cascade –, il retrouve sa raison d’être. C’est grotesque, c’est grâce, c’est du pur Destination Finale.
Destination finale, version looney tunes gore
Si vous avez grandi avec les pièges mortels improbables et les sourires narquois de la faucheuse, Bloodlines ne vous décevra pas. C’est un retour sans ambition mais pas sans plaisir, un film qui n’a pas peur de répéter les mêmes tours tant qu’ils font encore rire ou grimacer.
Pas de réinvention ici, juste une bonne vieille machine bien huilée, avec des rouages un peu rouillés mais toujours efficaces.
Alors, mourir encore et encore ? Oui, tant que c’est avec panache.