Sorti en salles le 27 août 2025, Caught Stealing n’est pas un film comme les autres. Derrière cette comédie-thriller explosive de 1h47, on retrouve Darren Aronofsky, cinéaste caméléon déjà connu pour ses plongées vertigineuses dans l’âme humaine. Cette fois, il s’offre une virée nocturne dans le New York des années 90.
Avec Austin Butler, Regina King et Zoë Kravitz en tête d’affiche, le long-métrage promet une expérience à la fois haletante, drôle et chaotique. Et le pari est réussi.
Un pitch simple… qui dérape vite
Au départ, tout semble presque banal. Hank Thompson, ancien prodige du baseball, mène une petite vie tranquille. Finis les stades et les projecteurs : il est désormais barman dans un troquet miteux de New York. Son quotidien ? Sa copine géniale, quelques verres à servir et le plaisir de suivre son équipe favorite, en pleine remontée inattendue vers le titre.
Rien d’extraordinaire, donc. Jusqu’au jour où son voisin Russ lui demande un petit service : garder son chat. Une mission sans histoire… en apparence. Car à partir de là, tout part en vrille.
Hank se retrouve au cœur d’un engrenage absurde et violent, poursuivi par des gangsters hauts en couleur qui semblent lui en vouloir sans qu’il sache pourquoi. Pris au piège, il n’a qu’une solution : courir, improviser, et surtout rester en vie assez longtemps pour comprendre ce qu’on lui reproche.
Quand la comédie croise le polar
Ce qui fait la force de Caught Stealing, c’est ce mélange de tons. Aronofsky ne se contente pas d’un polar sombre. Il injecte une bonne dose d’humour, parfois noir, parfois absurde, qui allège la tension sans jamais la casser.
Un duo de tueurs orthodoxes, surgissant à mi-parcours, incarne parfaitement ce mélange. Inattendus, drôles et inquiétants à la fois, ils rappellent que le film n’a pas peur de casser les codes pour surprendre son spectateur.
Le résultat ? Une œuvre qui fait rire et trembler dans la même minute.
New York comme personnage central
Impossible de parler du film sans évoquer son décor. Aronofsky retrouve New York, sa ville fétiche, mais version années 90. Pas la carte postale glamour, mais une cité sombre, bruyante, poisseuse.
Les rues humides, les néons fatigués, les bars crasseux… tout respire l’énergie brute d’un New York qui ne dort jamais. La ville devient un personnage à part entière, oppressant et fascinant, où Hank lutte pour survivre.
Certains critiques y voient une filiation directe avec After Hours de Martin Scorsese. Et effectivement, on retrouve ce rythme nerveux, ce côté « nuit sans fin où tout peut arriver ».
Un héros à la dérive
Hank n’est pas un héros classique. C’est un type ordinaire, avec ses failles et ses regrets. On sent la nostalgie de ses années de gloire passées, quand il brillait sur les terrains de baseball.
Aujourd’hui, il avance sans plan. Et quand la tempête s’abat sur lui, il n’a pas de super-pouvoirs ni de stratégie miracle. Il improvise, souvent mal, mais il s’accroche.
C’est ce réalisme qui le rend attachant. On tremble avec lui, on rit de ses galères, on espère qu’il s’en sortira. Et si le film fonctionne si bien, c’est aussi parce qu’Austin Butler livre une performance bluffante de justesse.
Austin Butler, révélation confirmée
Après avoir marqué les esprits dans Elvis, Austin Butler prouve ici qu’il est capable de tout jouer. Il incarne Hank avec une intensité désarmante : drôle, vulnérable, paumé mais jamais ridicule.
À ses côtés, Regina King impose son charisme, et Zoë Kravitz apporte une énergie féline. Le trio fonctionne à merveille, donnant au film une dimension humaine qui équilibre la folie de l’intrigue.
De l’action à couper le souffle
On ne s’ennuie jamais devant Caught Stealing. La mise en scène d’Aronofsky est nerveuse, inventive, parfois démesurée. Certaines scènes d’action semblent défier les lois de la physique, mais c’est précisément ce qui les rend jouissives.
Les courses-poursuites dans les rues de New York, les fusillades improbables, les bagarres brutales… tout est filmé avec un sens aigu de l’espace et du rythme. Le spectateur est littéralement propulsé dans l’action, sans répit.
Humour noir et violence crue
Attention : le film est interdit aux moins de 12 ans, et ce n’est pas pour rien. La violence est réelle, parfois crue. Les coups font mal, les balles tuent, et Aronofsky ne cherche pas à édulcorer.
Mais à chaque excès répond une pointe d’humour. Une réplique, une situation absurde, un personnage décalé. Ce contraste crée une tension unique : on rit presque malgré soi, avant d’être rattrapé par la brutalité du moment.
Aronofsky, toujours obsédé par l’humain
Ce film pourrait passer pour un pur divertissement. Mais avec Aronofsky, rien n’est jamais si simple. Derrière la comédie et l’action, on retrouve ses thèmes de prédilection :
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la vie qui bascule en un instant,
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la fragilité des êtres humains face au chaos,
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l’addiction à des rêves impossibles, ici symbolisée par le baseball et l’illusion d’une vie meilleure.
C’est ce regard inquiet, presque philosophique, qui donne au film une profondeur inattendue.
Un hommage aux grands polars américains
Avec Caught Stealing, Aronofsky revendique clairement une filiation. Il rend hommage à un certain cinéma américain des années 80-90, fait de polars nerveux et déjantés.
Les critiques parlent d’un mélange entre Scorsese et Polanski : une énergie frénétique, une atmosphère oppressante, et un humour grinçant qui vient fissurer la noirceur.
Un film qui divise… et qui marque
Le film suscite des réactions contrastées. Certains saluent l’audace, la virtuosité, le mélange des genres. D’autres trouvent le tout trop chaotique, trop éclaté.
Mais une chose est sûre : Caught Stealing ne laisse personne indifférent. C’est un film qui secoue, qui amuse, qui dérange parfois. Bref, un vrai film de cinéma.
Pourquoi il faut le voir
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Pour Austin Butler, incroyable en antihéros paumé.
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Pour la mise en scène nerveuse et inventive d’Aronofsky.
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Pour ce mélange unique d’humour noir et de tension dramatique.
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Pour l’ambiance new-yorkaise poisseuse et captivante.
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Parce que c’est un vrai grand film de divertissement, qui ose encore surprendre.
✨ Caught Stealing n’est pas qu’un polar. C’est une plongée électrique dans un New York brutal et déjanté, un film qui assume son chaos et qui en fait sa force.
Un divertissement de haut vol, signé par un cinéaste qui aime jouer avec les nerfs et les émotions de son spectateur.


