Un retour fracassant pour Danny Boyle et Alex Garland
“28 ans plus tard”… Ah, on ne l’avait pas vu venir, ce film ! On croyait que l’histoire des zombies allait suivre une trajectoire classique, avec son lot de morsures, de courses effrénées et de têtes explosées. Mais voilà que, au beau milieu de cette boucherie apocalyptique, un moment surprenant survient : un plaidoyer virulent pour l’aide à mourir dans la dignité. Oui, vous avez bien lu. Et c’est là que le film, aussi brutal que fascinant, bascule. Mais on ne va pas tout vous dire, promis, on ne spoilera pas !
Danny Boyle reprend les rênes pour ce troisième volet d’une franchise qu’il avait lancée en 2002 avec “28 jours plus tard”. Vous vous souvenez ? La pellicule qui a redéfini le genre avec ses infectés rapides et sa vision apocalyptique. Après avoir laissé “28 Semaines plus tard” à un réalisateur moins inspiré, Boyle revient, et il n’a pas perdu de sa verve. Le film nous plonge dans un monde où la survie ne tient plus qu’à un fil.
Un paradis perdu et une relation père-fils poignante
Les survivants ont trouvé refuge sur une petite île écossaise, à l’écart du continent, protégée par une étroite route submersible. Mais Spike, un gamin de 12 ans, est désormais prêt pour sa première expédition en terre infestée. Vous imaginez ? Un adolescent armé de son arc, explorant un monde de chaos, à la recherche de bravoure, accompagné de son père Jamie (incarné par Aaron Taylor-Johnson), tandis que sa mère Isla (interprétée par Jodie Comer) se débat contre une migraine persistante. Ce début de film nous dépeint un coin de paradis perdu où l’espoir se cache encore, où la relation père-fils nous touche en plein cœur.
Mais… un virage inattendu
Tout commence bien, sur les sentiers classiques des films post-apocalyptiques. Une communauté soudée, la chaleur de la relation père-fils… Mais soudain, un virage. Une scène d’euthanasie, pratiquée par un Ralph Fiennes aussi inquiétant que réconfortant, comme un croisement entre le colonel Kurtz et le Dr Petiot. Un personnage qui se trouve dans un univers aussi dérangeant que captivant. Ce moment marque un tournant dans le film, où le récit prend une tournure inattendue.
Dès cet instant, le film s’emballe. Spike, notre adolescent audacieux, prend son destin en mains, et tout s’accélère. De nouveaux personnages surgissent, les scènes de zombies se multiplient à un rythme effréné, et nous voilà happés dans cette nouvelle réalité apocalyptique.
Un suspense qui tient le spectateur en haleine
Ce film, c’est une vraie montagne russe de sensations. Boyle nous livre une mise en scène qui ne nous laisse pas de répit. Et, par-dessus tout, il réinvente encore le genre. D’accord, les zombies sont toujours là, les infectés aussi. Mais ce qui fait toute la différence, c’est la manière dont Boyle se joue des genres, jongle avec les émotions, les dilemmes moraux, et nous plonge dans un univers aussi terrifiant qu’intellectuellement stimulant.
Les images d’Anthony Dod Mantle, collaborateur habituel de Boyle, sont hypnotisantes. Un vrai tour de force visuel. Si vous avez aimé les visuels de “Trainspotting”, vous allez adorer l’ambiance électrique et immersive du film. Boyle parvient à mêler l’horreur, la réflexion, et même une touche de poésie, comme il l’a toujours fait, avec une audace rare.
La surprise Fiennes : entre inquiétude et réconfort
Ralph Fiennes dans le rôle du docteur Kelson est une révélation. Qui aurait cru qu’il jouerait un personnage aussi énigmatique ? Une figure fascinante et perturbante, dont le corps est entièrement badigeonné de Bétadine, entre le scientifique rationnel et le personnage presque mystique. Il nous offre une performance de haut vol, dérangeante et pourtant réconfortante à la fois. Ce personnage étrange, mais touchant, ajoute une profondeur étonnante à l’intrigue. On ne peut que saluer cette performance.
Une mise en scène impeccable, un film de zombies réinventé
Danny Boyle a toujours été un maître pour intégrer des éléments culturels, sociaux, voire philosophiques, à ses films. Dans “28 ans plus tard”, il fait bien plus que de l’horreur : il nous pousse à réfléchir. Pourquoi cette insistance sur l’humanité des personnages, même face à la mort et à la violence ? Pourquoi cette réflexion sur le sacrifice, la survie, et la dignité humaine ? C’est ce mélange qui fait tout le sel du film. Et, même si le film est empreint de violence, il nous invite à une forme de catharsis. Oui, on rit, on pleure, et on s’interroge.
Le tout, accompagné d’une bande-son de Hildur Gudnadottir, sublime la tension de chaque scène. Les airs profonds et poignants apportent une atmosphère unique, qui fait toute la différence. Et cette qualité sonore nous emmène au-delà du film, dans une expérience sensorielle totale.