Sorti en salle le 5 février 2025, 5 septembre de Tim Fehlbaum est un drame haletant qui nous plonge au cœur d’un tournant historique pour les médias. Inspiré des événements tragiques survenus lors des Jeux Olympiques de Munich en 1972, le film adopte un point de vue singulier : celui des journalistes de la chaîne américaine ABC, contraints de couvrir en direct la prise d’otages des athlètes israéliens. Le drame atteint son point culminant lorsque la prise d’otages se solde par la tuerie des athlètes israéliens par des terroristes palestiniens, marquant à jamais l’histoire du terrorisme et des médias.
Un huis clos sous tension
On est tout de suite happés. Pas de temps mort, pas d’échappatoire. Le Parisien parle d’un film qui “colle une boule au ventre”. Vous aimez les films qui vous tiennent en haleine ? Celui-ci est une immersion brute, comme si on y était. La caméra portée ? Une claque ! Elle nous met au plus près des regards tendus, des décisions qui fusent en direct. Tim Fehlbaum s’inspire de Paul Greengrass (Bloody Sunday, Vol 93) et ça se sent. Ce n’est pas juste un film, c’est un tourbillon.
Le journalisme télévisé : entre info et voyeurisme
On allume la télé pour s’informer, pas pour être des voyeurs… Enfin, en théorie. 5 septembre soulève la question qui dérange : où est la limite ? GQ parle d’une “beauté sombre” et Le Point d’une “réflexion percutante” sur la tension entre éthique et course à l’audience. On filme parce qu’il faut documenter, ou parce qu’on veut captiver ? Ce qui était un drame devient un spectacle, et le film nous met face à cette réalité. Malaise garanti, mais nécessaire.
Des policiers dépassés et une intervention catastrophique
Au-delà de l’émotion et de la tension du film, 5 septembre met en lumière l’impréparation et l’incompétence des forces de l’ordre allemandes. L’opération de sauvetage, chaotique et mal organisée, tourne au fiasco. Sans unités spécialisées, avec des policiers insuffisamment formés et dépourvus d’équipement adapté, la tentative de libération des otages vire au massacre. Un aspect que le film ne cache pas et qui souligne la gravité des erreurs commises ce jour-là.
Des acteurs au sommet
Peter Sarsgaard, John Magaro, Ben Chaplin… Rien que ça. Ils sont incroyables. Sud Ouest salue “une interprétation remarquable”. Vous voyez ces moments où un acteur vous fait oublier qu’il joue ? Voilà. Pas de surjeu, juste la tension brute, les doutes qui transpirent. On s’y attache, on les comprend, et ça fait toute la différence.
Quelques limites, mais un impact fort
Personne n’est parfait, et 5 septembre non plus. Libération trouve que “le film aurait pu aller plus loin”, et c’est vrai. On aurait aimé creuser encore plus la transformation des médias, sentir encore plus l’impact de ce moment clé. Mais est-ce un défaut ? Pas forcément. Diverto le dit bien : “un film captivant et dérangeant”. Et c’est bien ça l’essentiel.
Pourquoi il faut voir 5 septembre
Parce qu’il remue. Parce qu’il interroge. Parce qu’il nous parle autant du passé que du présent. 5 septembre n’est pas juste un thriller journalistique, c’est une porte ouverte sur le monde de l’information tel qu’on le vit aujourd’hui. Si vous aimez les films qui vous font réfléchir longtemps après le générique, foncez. Vous ne le regretterez pas.